Entretien d’embauche en alternance : 7 questions originales à poser à un alternant

Si vous étiez un super-héros, lequel seriez-vous, et pourquoi ?

C’est la question d’entretien d’embauche qui permet de créer du lien avec la culture et la génération de votre futur alternant.

Parfois, il n’est pas facile de parler le même langage que le jeune. Le fossé générationnel s’installe à la fois dans sa manière de s’exprimer, dans son attitude vis-à-vis de l’entreprise, mais aussi dans ses références.

Le fait de ramener la discussion de l’entretien autour de références communes (que ce soit l’univers des super-héros ou celui des films en général) permet d’installer un terrain où les deux parties peuvent trouver de la complicité.

Résultat : vous avez en face de vous un candidat plus détendu.

Selon la réponse, vous testez également la capacité du jeune à expliquer un choix. Il ne s’agit pas seulement de dire quel est son super-héros préféré, mais bien celui qu’il souhaiterait incarner, et les raisons de ce choix.

Attention toutefois à :

• Ne pas en faire trop du côté “culture pop”. Tenter de créer trop de lien peut mettre votre candidat mal à l’aise également.

• Vous renseigner un peu sur le sujet en amont. Si votre candidat vous répond qu’il souhaiterait être Batman, et que ça ne vous dit rien, la question perd de son sens pour vous.

Si je rencontrais votre meilleur ami, que me raconterait-il sur vous ?

Voilà une question qui permet au jeune de vous expliquer l’image qu’il renvoie, selon lui, et donc de voir comment il se présente vis-à-vis du regard d’autrui.

Vous testez ainsi la façon dont il sait ou non se mettre en avant : parle-t-il plutôt de ses qualités (et donc de ses compétences) ? De son rapport à l’autre (et donc de sa capacité à évoluer dans une équipe) ? Aborde-t-il des défauts éventuels, qui pourraient impacter votre collaboration avec lui ?

Beaucoup de candidats tenteront de façonner leur réponse autour d’une image professionnelle, solide et sérieuse. N’hésitez pas à le relancer, si vous le souhaitez, avec une pointe d’humour, pour lui demander d’aller chercher les traits saillants de sa personnalité.

Attention toutefois à :

• Savoir faire la différence entre image personnelle et professionnelle. Un jeune est par définition inexpérimenté dans les entretiens d’embauche, et peut donc rapidement “déraper” sur ce genre de question.

• Garder en tête la première impression que le candidat vous a fait sur son CV et sa lettre de motivation. Il s’agit là de l’image professionnelle qu’il veut essayer de renvoyer, malgré son inexpérience.

Si vous aviez 5 ans devant vous, sans aucune contrainte, que feriez-vous ?

On aime cette question, parce qu’elle permet de découvrir d’éventuels irritants du jeune face au travail.

Votre candidat rêve-t-il de faire un tour du monde ? A-t-il une passion à laquelle il souhaiterait plutôt se consacrer ? Un autre métier qu’il préfèrerait, plutôt que celui dans lequel il se lance actuellement ?

Au-delà de ces éventuels irritants, vous découvrez aussi la capacité du jeune à se projeter dans l’avenir, et son rapport à la temporalité dans un contexte professionnel. Ses éventuelles perspectives d’avenir peuvent survenir dans la conversation : de quoi la nourrir, et aller un peu plus loin dans l’entretien.

Attention toutefois à :

• Ne pas trop vous focaliser sur la réponse en tant que telle. Avec les questions en “si”, vous faites appel à l’imaginaire du candidat, et lui laissez donc l’opportunité de rêver.

• Comprendre le sous-texte, et creuser un point si besoin. Vous sentez par exemple que le jeune a vraiment une passion pour un autre métier autre que celui qu’il prépare en alternance ? Relancez-le alors, pour lui demander pourquoi il est intéressé par le poste que vous lui proposez.

Pourquoi serai-je heureux de vous avoir recruté dans 6 mois ?

Cette question est volontairement tournée de manière positive, et projette le candidat dans son futur poste. Elle permet de le mettre à l’aise, de se sentir confiant dans le fait que l’entretien se passe bien.

En plus de l’aider à se détendre, elle vous en dit long sur la manière dont le jeune se perçoit. Il pourra mettre ses qualités en avant, mais aussi vous expliquer comment il compte progresser dans un métier dont il ne connaît bien souvent pas grand chose à l’heure actuelle.

 

Attention toutefois à :

• Avoir l’attitude qui convient lorsque vous posez cette questions. Si vous prenez un air suspicieux, que vous semblez douter, la question peut être perçue comme ironique. Souriez légèrement, soyez ouvert, pour montrer votre bonne volonté.

• Ne pas poser cette question si vous savez d’ores et déjà que le candidat ne sera pas pris. Pas besoin de former des espoirs en lui, alors qu’il n’y en a aucun.

Combien de moutons ont été recensés en Irlande en 2023 ?

C’est la question complètement insolite, humoristique, qui sort du chapeau sans prévenir. Qui peut déstabiliser, ou bien faire rire. Elle permet de tester la capacité du jeune à dire qu’il ne sait pas.

Car c’est sans doute quelque chose dont il fera l’expérience dans votre entreprise au quotidien. Découvrant son métier, il ne saura pas toujours faire les choses spontanément, et devra avouer son inexpérience ou son manque de connaissances.

Attention toutefois à :

• Savoir désamorcer le malaise s’il s’installe trop longtemps. Sachez expliquer au candidat, si besoin, qu’il s’agissait d’une simple question pour voir comment il présente les choses lorsqu’il ne sait pas répondre aux attentes d’autrui.

• Garder ce type de question pour la fin de l’entretien. En tout début d’échange, votre candidat sera sans doute stressé : évitez-lui un malaise croissant en dégainant la question “Walt. the hell” au plus tard.

Y a-t-il une question que j’ai oublié de vous poser ?

Il s’agit de la question qui permet de demander au jeune s’il a une question supplémentaire de manière originale.

Elle fait également appel à sa capacité à avoir confiance en lui : s’il estime qu’il n’a plus de question, il devra répondre “non”, en assumant le fait qu’il clôt ainsi l’entretien d’embauche. Soyez donc tolérant si le candidat se creuse la tête, et ne sait vous répondre. La question n’est pas si évidente qu’elle n’y paraît.

Attention toutefois à :

• Ne pas poser cette question si vous avez effectivement d’autres éléments à demander par la suite. Elle indique clairement la fin de l’entretien, et ne doit pas être présentée comme une question piège.

Allez-vous être capable de trouver la sortie du bâtiment ?

Pour clore l’entretien d’embauche sur une note humoristique, et pourquoi pas provoquer un sourire, cette question peut être intéressante.

N’oubliez pas que, lors de l’entretien, si le jeune doit vous prouver ses compétences et sa motivation, vous devez vous aussi lui donner envie de s’engager dans l’entreprise.
Le fait d’installer une touche de bonne humeur à la fin de l’entretien le laissera avec un bon souvenir final, qui fera peut-être pencher la balance s’il doit choisir entre plusieurs entreprises.

Les tips pour poser vos questions en entretien d’embauche en alternance

 

Si ces questions originales sont une bonne manière de briser la glace tout en récoltant de précieuses informations, il ne vous faut bien sûr pas oublier d’en poser d’autres, plus typiques.

Bien sûr, il vous faut tester la façon dont le jeune s’est intéressé à votre entreprise auparavant, et sa motivation en soi à l’intégrer. Mais le recrutement en alternance est également un type de recrutement très particulier : n’oubliez pas de lui demander de vous rappeler ce qu’il va apprendre lors de ses moments à l’école, ainsi que son rythme école/entreprise.

Autre chose : un jeune n’a, par définition, pas beaucoup d’expérience de l’entreprise. Il peut rapidement se sentir mal à l’aise dans un cadre aussi formel que l’entretien d’embauche.

Laissez-lui donc une chance de se détendre, en adaptant votre propre posture :

• Souriez, soyez avenant,

• Posez des questions ouvertes, et laissez lui l'espace de s'exprimer et pour vous de l'analyser (en toute bienveillance biensur...) !

• Soyez ouvert aux réponses parfois biscornues : un jeune n’a pas les codes de l’entretien d’embauche, ce qui n’est pas pour autant un signe de désorganisation ou d’immaturité… juste d’inexpérience.

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