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Comprendre votre fiche de paie : comment s’organise ce charabia ?
Vous avez dû le remarquer : sur une fiche de paie typique, il y a tellement de colonnes et d’encarts qu’on ne sait pas trop par où commencer. Suivez-moi donc dans la découverte de cette structure étrange.
Ce qu’indiquent les entêtes
En haut de votre fiche de paie, vous trouverez d’abord ce qui peut s’apparenter à votre « carte d’identité » dans l’entreprise.
Pratique quand on souhaite s’y retrouver !
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L’emploi, c’est tout bonnement le poste que vous occupez, ce que vous avez l’habitude de répondre quand on vous demande “au fait, tu fais quoi dans la vie ?”
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La qualification correspond plutôt à votre grade dans l’entreprise, une forme de niveau de responsabilisation : c’est un indice de votre position dans la hiérarchie.
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La catégorie indique le régime auquel vous êtes employé. Elle détermine ensuite la case horaire, ou forfait, qui indique si vous êtes payé à l’heure (auquel cas le chiffre est pour le mois) ou à la journée (auquel cas le chiffre représente toute l’année).
Ça va, jusque là ? On continue.
À quoi correspondent toutes ces colonnes ?
L’explication de votre fiche de paye tient essentiellement à la lecture de ces colonnes. Grâce à elles, on va pouvoir calculer votre salaire brut (le salaire avant les impôts, les cotisations de l’entreprise…), puis votre salaire net (ce qui va réellement tomber dans votre poche).
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La première colonne appelée “désignation” va indiquer les raisons pour lesquelles on soustrait ou l’on ajoute des sous de la colonne qui nous intéressera le plus : la colonne “Net à payer avant impôts”
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La colonne ”nombre” désigne les heures ou les jours travaillés. Dans cette colonne seront aussi indiqués les jours de congés payés que vous avez pris, les RTT, et les arrêts maladie. Vous y trouverez aussi les heures supplémentaires effectuées et, selon les entreprises, les “avantages en nature” (en général les repas pris en entreprise).
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Le taux salarial indique quant à lui combien sont payées les heures supplémentaires en accord avec le code du travail.
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La colonne “part salarié” indique ce que l’on ajoute à votre salaire de base (heures supplémentaires par exemple), et ce que l’on en retire (comme les congés ou les cotisations)
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La colonne “part employeur” désigne ce que doit payer votre patron à partir de votre salaire.
Parce que, oui, c’est là que les choses se compliquent un peu plus…
Que paye votre employeur pour vous ?
Comment ça, encore une fois, de l’argent qui s’envole ?
Eh oui : le salarié n’est pas le seul à mettre la main au portefeuille, l’employeur y met aussi du sien, pour vous assurer des choses bien pratiques dans l’entreprise.
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Il y a tout ce qui se rapporte à la santé ; et croyez-moi, quand on est malade, on est quand même ravi que cette case existe ! Le remboursement des soins, les indemnités en cas d’arrêt maladie, le droit au congé maternité (j’en parle pour les alternants ici)...c’est dans cette case que tout se règle.
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Les accidents et maladie du travail et la famille (pour les fameuses allocations familiales) font aussi l’objet d’une cotisation spéciale : sympa pour eux !
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Les cotisations au chômage permettent à tous les employés (y compris les apprentis et alternants !) de bénéficier d’allocations.
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La case CSG/CRDS correspond au remboursement de ce que vous avez surement l’habitude d’entendre appelé “le trou de la sécu”. En effet c’est un impôt d’État (et non une cotisation) qui a pour vocation de rééquilibrer les comptes de la France.
Pour synthétiser tout ça, retenez que le salaire net correspond au salaire brut auquel on soustrait la part salarié de toutes ces cotisations.
Vous voulez savoir où vous en êtes de votre carrière professionnelle ? Ça tombe bien ! Sur votre fiche de paie, un tableau « Cumul » vous permet de lire un bilan annuel de :
C’est une case indicative qui peut être très utile pour certaines démarches administratives : on kiffe. |
Et concrètement, qu’est ce qu’il vous reste sur votre salaire ?
Pour répondre à cette question, il va encore falloir faire un petit détour du côté de l’État.
Eh oui, une case de plus a récemment fait son apparition dans nos bulletins de paie : l’impôt sur le revenu. Avant, vous deviez déclarer cet impôt une fois par an, et payer après avoir touché tous vos salaires de l’année… pas évident, en soi.
Avec l’apparition du prélèvement à la source, on gagne du temps… et une case supplémentaire sur la fiche de paie. L’impôt sur le revenu est calculé sur une base qui se rapproche le plus de votre salaire net. Il est directement décompté de votre salaire du mois. Et une fois votre salaire net soustrait à votre total net, vous obtenez enfin ce que vous retrouverez sur votre compte en banque.
Mais ne parlons pas que d’argent, voyons. On ne peut pas parler de fiche de paie sans mentionner… le droit aux congés payés.
Là aussi, tout est récapitulé dans un tableau :
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Les congés que vous avez cumulé depuis le début de la période
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Ceux que vous avez dépensés
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Ceux qu’il vous reste pour vos prochaines vacances entre potes
Le mot “période” correspond au cycle annuel sur lequel vous pouvez poser des congés payés. Elle est déterminée par la convention collective de votre profession. La plupart du temps, elle s’étend du mois de mai de l’année N jusqu’au mois de mai de l’année N+1, mais il peut en être autrement.
Vous l’avez compris : pas besoin d’appeler les forces armées, on ne vous vole aucun sous ! Tous ces euros qui semblent vous échapper font partie du système de solidarité sociale, et finissent toujours par nous être utiles. Mais pour avoir une idée claire de ce que vous allez toucher, lorsque vous passez un entretien d’embauche, demandez à ce que l’on vous annonce un salaire net.
Besoin de plus d’infos sur votre vie professionnelle à venir, en plus de cette explication de votre fiche de paie ? N’hésitez pas à venir me poser vos questions sur le chat Messenger, où je suis h24 dispo ou en cliquant sur la petite bulle en bas à droite de la page.